États-Unis : Affaire Breonna Taylor un accord conclu de 12 millions de dollars au civil

 


La famille de Breonna Taylor, une Afro-Américaine tuée en pleine nuit lors d'une intervention policière son domicile, a annoncé mardi avoir obtenu 12 millions de dollars de dédommagement au civil de la part de la mairie de Louisville, dans le Kentucky. L'enquête pénale, elle, continue.

Il s'agit de l'une des plus importantes sommes jamais accordées à des proches de victimes de la police aux États-Unis. Douze millions de dollars et des réformes de la police locale à Louisville, dans le Kentucky : c'est ce qu'a obtenu la famille de Breonna Taylor, une Américaine noire tuée chez elle par la police. En échange, la famille a annoncé mardi 15 septembre avoir renoncé à une plainte au civil dans ce dossier devenu emblématique du mouvement "Black Lives Matter ("les vies noires comptent").

"Aujourd'hui est un jour important en direction de la justice pour Breonna. Mais ce n'est que le début", a commenté sa mère Tamika Palmer lors d'une conférence de presse.  Le visage couvert par un masque arborant une photo de sa fille, elle a réclamé avec une émotion difficilement contenue l'inculpation des agents impliqués dans le drame, qui restent en liberté six mois après la mort de la jeune femme.

L'accord à l'amiable met en effet un terme à la procédure au civil mais pas à l'enquête pénale. "Nous exigeons que le procureur général du Kentucky, Daniel Cameron, annonce immédiatement des mises en accusation" dans ce dossier, a renchéri Ben Crump, l'avocat de la famille Taylor.

En attendant, il s'est réjoui de cet accord d'un montant "historique", l'un des plus élevés après les 16 millions de dollars que la ville de Chicago a accepté de payer en 2018 aux proches de Bettie Jones, une femme noire de 55 ans abattue par des policiers à qui elle avait ouvert la porte pour les aider à arrêter un de ses voisins. "Mais les réformes globales de la police sont tout aussi importantes, elles créent un exemple", a ajouté Me Crump.

Celles-ci prévoient un meilleur encadrement des mandats d'arrêt, la mise en place d'un système recensant les plaintes contre les agents, l'inclusion de travailleurs sociaux dans les rangs des policiers ou encore des incitations financières pour qu'ils s'installent dans les quartiers défavorisés, a précisé le maire démocrate de Louisville Greg Fischer. Pour lui, il s'agit d'éviter qu'une telle "tragédie puisse se reproduire".

Breonna Taylor, une infirmière de 26 ans, a été abattue en pleine nuit, le 13 mars, à son domicile quand trois policiers s'y sont présentés munis d'un mandat d'arrêt dit "no knock" qui leur permet d'entrer chez un suspect sans s'annoncer. Les agents enquêtaient sur un trafic de drogues impliquant l'ancien petit ami de la jeune femme.

Sa mort n'avait pas attiré beaucoup d'attention dans un premier temps, mais est revenue sur le devant de la scène dans le cadre des grandes manifestations antiracistes qui traversent les États-Unis depuis la mort de George Floyd, un quadragénaire noir étouffé par un policer blanc à Minneapolis le 25 mai.

Face à la mobilisation, les autorités de Louisville ont licencié l'un des agents, Brett Hankison, et mis ses deux collègues à pied. La ville a également banni les mandats "no knock".

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