Professeur décapité à Conflans : la 5e attaque terroriste en France en 2020
Conflans, Paris, Colombes, Romans-sur-Isère... La décapitation d'un professeur d'un collège des Yvelines vendredi est le 5e attentat terroriste depuis le début de l'année en France.
La décapitation à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) d'un professeur d'histoire-géographie, qui avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, a frappé d'effroi la France, de nouveau touchée par "un attentat terroriste islamiste caractérisé", selon les mots d'Emmanuel Macron. Il s'agit de la 5e attaque de ce type sur le territoire français depuis le début de l'année 2020.
"Le ministre de l'Intérieur est là pour rappeler la réalité aux Français : nous sommes dans une situation extrêmement critique. Nous sommes en guerre contre le terrorisme islamiste et peut-être que nous l'avons mis, collectivement, un peu derrière nous, de fait parce que les services de notre pays ont su, avant que les choses n'arrivent, intervenir plusieurs fois, une fois par mois en moyenne, pour un attentat déjoué", avait détaillé Gérald Darmanin, au micro de LCI, le 27 septembre. Depuis 2017, 32 attentats ont été déjoués par les forces de l'ordre dans l'Hexagone.
Ces cinq attaques ont été menées par des hommes seuls, et accréditent ainsi la menace dite "endogène", d'individus qui agissent de l'intérieur et passent à l'action en suivant la propagande de Daech. L'enquête sur l'assaillant de Conflans n'en est qu'à ses début. Pour les précédentes attaques, elles illustraient ce que les spécialistes nomment "les frustrés du djihad", parce que ces terroristes n'ont pas pu rejoindre l'organisation terroriste.
Le 3 janvier à Villejuif
Ce jour-là, un homme de 22 ans, souffrant de troubles psychiatriques, attaque au couteau des promeneurs aux cris d'"Allahou akbar" ("Dieu est grand" en arabe, ndlr), dans un parc de Villejuif (Val-de-Marne), faisant un mort et deux blessés, avant d'être abattu par la police. Si l'auteur de l'attaque n'était pas connu pour radicalisation, des "éléments liés à la religion" établissant une récente conversion ont été retrouvés dans ses effets personnels. Le chef de l'Etat avait alors adressé son "soutien" aux victimes face à une "violence aveugle".
Le 4 avril à Romans-sur-Isère
Ce jour-là, un réfugié soudanais de 33 ans poignarde des passants dans la rue et des personnes dans des commerces, faisant deux morts et cinq blessés à Romans-sur-Isère (Drôme). Le parquet national antiterroriste se saisit de l'enquête après la perquisition chez l'assaillant, où ont été découverts "des documents manuscrits à connotation religieuse dans lesquels l'auteur des lignes se plaint notamment de vivre dans un pays de mécréants". Une dizaine de victimes et de témoins de l'attaque ont été entendus par un juge anti-terroriste, sur place, au début de ce mois d'octobre.
Le 27 avril à Colombes
Ce jour-là, un Français de 29 ans heurte violemment deux motards de la police nationale qui contrôlaient une voiture, les blessant grièvement aux jambes, et atteignant plus légèrement un policier municipal. Une lettre d'allégeance à Daech ainsi qu'un couteau sont retrouvés dans la voiture du suspect et le parquet national antiterroriste se saisit des faits après qu'une expertise psychiatrique du suspect a écarté toute abolition ou altération de son discernement. Face aux enquêteurs, l'individu a même assumé "totalement son acte".
Le 25 septembre à Paris
Ce jour-là, un Pakistanais de 25 ans, muni d'un hachoir, attaque des passants, faisant deux blessés graves, un homme et une femme employés de l'agence de presse Premières Lignes, près des anciens locaux de Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement de Paris. Pour justifier son acte, l'homme, "totalement inconnu de l'ensemble des services de renseignement", selon le procureur de la République Jean-François Ricard, se dit ensuite "en colère" en raison de la republication des caricatures du prophète Mahomet par l'hebdomadaire satirique. Sous une fausse identité, il avait bénéficié de l'aide sociale à l'enfance à son arrivée en France en 2018. Ce drame survient trois petites semaines avant celui de Conflans-Saint-Honorine.
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