Les assauts répétés de Washington contre Huawei, vont prendre une nouvelle dimension à partir de lundi

 


A partir de lundi, le géant chinois ne pourra plus produire son processeur Kirin 9000, au coeur de ses terminaux haut de gamme, qui contient des technologies américaines.

Après le boycott de ses équipements 5G et l'interdiction d'utiliser les services de Google, le géant chinois pourrait se voir priver de composants et semi-conducteurs américains. Les Etats-Unis estiment que Huawei est le bras armé de la Chine et représente une menace significative pour la cybersécurité. Sans en avoir jamais apporté la preuve.

En mai, le gouvernement américain a interdit aux fournisseurs du monde entier d'utiliser des technologies américaines pour produire des composants destinés à Huawei. Après avoir interdit aux fondeurs américains de faire de même. Objectif, assécher la chaîne d'approvisionnement du groupe.

Huawei s'est attaché à remplir au maximum ses stocks, il a aussi tenté de contourner l'interdiction américaine en faisant acheter des composants à travers ses dizaines de filiales internationales. Provoquant la colère de Washington qui a pris en août de nouvelles mesures pour empêcher cette manoeuvre.

Le fabricant tente néamoins depuis des années de s'affranchir des technologies américaines. Il a développé son propre système d'exploitation (HarmonyOS) pour ne plus utiliser la version d'Android de Google qui équipe 8 smartphones sur 10 sur la planète. Son premier smartphone à en être équipé sera lancé en 2021.

Il a également développé sa propre boutique d'applications pour contourner l'interdiction d'utiliser le Play Store de Google.

En matière de semi-conducteurs, il équipe depuis plusieurs années maintenant ses smartphones haut de gamme de ses propres puces baptisées Kirin. Mais il y a un problème: conçues par HiSilicon, une filiale de Huawei, ces puces utilisent des technologies américaines.

Une production de smartphones en chute de 74% en 2021?

En août dernier, Yu Chengdong, le PDG de Huawei, a donc du se résoudre à annoncer que la production des puces Kirin 9000 cesserait à partir du 15 septembre. De quoi avoir un impact significatif sur sa production. "Le volume de livraison cette année est un peu inférieur à 240 millions d'unités (produites en 2019)", précise le dirigeant.

Un média sud-coréen donne un autre son de cloche et affirme que Huawei aurait revu très nettement à la baisse ses prévisions de production pour 2021, anticipant 50 millions de terminaux, soit une baisse de 74% par rapport à 2020.

Attaqué de toutes parts, tant au niveau software que hardware, la question est désormais de savoir si Huawei sera en capacité de poursuivre à terme sa production de smartphones rendue quasiment impossible à grande échelle, faute de composants.

Une perspective renforcée par l'absence de l'écosystème de Google (Android et les apps du PlayStore) essentiel aux yeux du consommateur.

Vers une dérogation de dernière minute?

Certains analystes imaginent même que le groupe pourrait décider d'abandonner certains marchés (et se concentrer sur la Chine où il est le leader) voire d'abandonner totalement le segment des smartphones.

C'est l'avis du très écouté et influent analyste financier Ming-Chi Kuo. Selon lui, Huawei n'a plus la marge de manoeuvre pour continuer une production avec les mêmes critères de qualité (la puissance des smartphons réside dans leurs processeurs).

Seule issue possible, que Donald Trump accorde une dérogation à un fournisseur de puces. Mediatek, un fabricant de semi-conducteurs taïwanais, a formalisé cette demande, pour le moment restée sans réponse.

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