France: Emmanuel Valls, revient sur les attentats de janvier 2015 "Je n'oublierai jamais, jamais, les victimes"
Invité de Ruth Elkrief, le rendez-vous, l'ancien Premier ministre, qui a vécu de près la vague d'attentats de 2015 et 2016, met en garde contre tout risque de "compromission" avec l'islam politique.
Il déclare vivre encore aujourd'hui "avec ces images". Invité ce dimanche de Ruth Elkrief, le rendez-vous, Manuel Valls est revenu sur les attentats de janvier 2015, ceux de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l'Hypercasher, qu'il a vécus en tant que Premier ministre de François Hollande.
Revenant sur les actes terroristes eux-mêmes puis les événements qui ont suivi, notamment son discours à l'Assemblée nationale, l'ancien député socialiste de l'Essonne reconnaît que cette période comporte "un caractère extraordinaire".
"Ce sont des attentats (...) très politiques: on a visé les journalistes, la liberté de la presse, des policiers parce qu'ils incarnaient l'État, des Français juifs parce qu'ils étaient juifs. (...) Je n'oublierai jamais, jamais, les victimes", insiste-t-il sur notre antenne.
"Ce procès est important"
Et l'ex-locataire de Matignon, candidat déçu à la primaire PS de 2017, de prolonger la réflexion sur le sujet de la montée de l'islamisme en France:
"Je ne cesse évidemment d'être inquiet sur ce qu'il se passe. (...) À l'époque déjà, des jeunes, des très jeunes, ce sont les mêmes, n'avaient pas respecté, voire avaient sifflé la minute de silence en l'honneur des victimes des attentats de janvier."
Selon Manuel Valls, Charlie Hebdo "a eu raison de publier de nouveau les caricatures" qui leur avaient valu les menaces - puis représailles - de groupes terroristes. "L'actualité passe tellement vite sur tout. C'est pour ça que ce procès est important", juge l'ancien Premier ministre.
"Le travail de sape vient de tellement loin, et c'est là où la gauche a une responsabilité, de ne pas avoir fait le travail, de ne pas avoir vu la montée de l'antisémitisme, ou des grandes associations d'éducation populaire, comme la Ligue de l'enseignement, qui ont ouvert leurs portes à des gens comme Tariq Ramadan, ou la Ligue des droits de l'Homme, qui s'est perdue", développe-t-il ensuite.
"Je continuerai à être engagé"
Interrogé sur le projet de loi contre les séparatismes en cours de préparation par le gouvernement actuel, Manuel Valls ne se montre pas entièrement convaincu. "C'est une réponse", répond-t-il dans un premier temps. Il ne doit y avoir "aucune compromission avec l'islam politique", tonne ensuite celui qui a rejoint Emmanuel Macron en 2017.
"Ça s'appelle le séparatisme, très bien, mais avec l'islamisme politique, avec cette idéologique qui vise tout simplement à ce que la religion soit au-dessus des normes de l'État. C'est un combat majeur pour nous et dans le monde", ajoute-t-il.
En juin dernier, lors des manifestations organisées par les Comités Adama contre les forces de l'ordre, il avait dénoncé la disparition de la lutte des classes "au profit de la lutte des races".
"C'est pour ça que je continuerai à être engagé, uniquement pour ça, pour les victimes que j'ai vues dans cette salle de la rédaction de Charlie Hebdo", conclut Manuel Valls sur le sujet. "Moi c'est ma vie, je ne pourrai jamais oublier."
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