Côte d’Ivoire: le PDCI investit officiellement Henri Konan Bédié
En Côte d’Ivoire, des dizaines de milliers de partisans de Henri Konan Bédié se sont réunis, ce samedi 12 septembre, sur l'esplanade Jean-Paul II de Yamoussoukro, la capitale de Côte d'Ivoire.
Ils étaient présents pour une cérémonie organisée par son parti. En grande pompe, le PDCI [Parti démocratique de Côte d'Ivoire] l'a officiellement investi candidat à la présidentielle du 31 octobre.
Une large foule tout de vert vêtue s’était rassemblée sur la place Jean-Paul II de la capitale ivoirienne Yamoussoukro depuis l’aube, ce samedi 12 septembre au matin, pour entendre et voir son candidat, Henri Konan Bédié, âgé de 86 ans. Il a déposé sa candidature à la Commission électorale fin août, mais n’a pas encore eu le temps d’être investi par son parti, le PDCI [Parti démocratique de Côte d'Ivoire], en raison surtout des restrictions liées à la pandémie de Covid-19.
Des dizaines de milliers de ses partisans attendaient aujourd'hui le discours de l’ancien président. Il s'agit d'un discours d’investiture mais aussi de programme dont les grandes lignes devaient être dévoilées dans la journée. Un maître-mot a déjà été diffusé parmi les militants et parmi les cadres : la réconciliation.
« Ce sera la première mesure de Henri Konan Bédié s’il est élu », assurent ses partisans. Réconcilier les Ivoiriens, permettre aux exilés de rentrer, au premier rang desquels Guillaume Soro ou Laurent Gbagbo. Les représentant de ces deux autres grands poids lourds de la politique ivoirienne étaient d’ailleurs présents.
Une ombre plane sur la candidature de Konan Bédié
Depuis vendredi 11 septembre, une polémique autour de sa qualité de membre de droit du Conseil constitutionnel pourrait provoquer l’invalidation de sa candidature.
Il est vrai qu’en tant qu’ancien chef de l’État ivoirien, Henri Konan Bédié est, de droit, membre du Conseil constitutionnel. Or, selon le code électoral, un membre du Conseil constitutionnel doit démissionner au moins six mois avant une élection pour pouvoir y être candidat. Un des avocats du PDCI a adressé une lettre de renonciation le 3 juillet dernier seulement.
Les avocats d’Alassane Ouattara se sont alors engouffrés dans la brèche et ceux du PDCI ont aussitôt répliqué. Henri Konan Bédié a effectivement renoncé à cette qualité en 2004, la presse du PDCI en publiait d’ailleurs la preuve ce matin.
De plus, toujours selon les avocats du PDCI, Henri Konan Bédié étant président de son parti depuis 1994, il n’aurait jamais pu être membre de ce Conseil constitutionnel puisque la Constitution interdit à n’importe lequel de ses membres d’avoir une quelconque fonction politique.
Certains au PDCI évoquent une bourde pour parler de cette lettre du 3 juillet dernier. D’autres, parmi les partisans que nous avons rencontrés ce samedi matin, parlent d’une manœuvre pour écarter la candidature Bédié. Quoi qu’il en soit, le Conseil constitutionnel tranchera sur cette candidature, comme sur les 43 autres, d’ici au 16 septembre prochain.
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