Afrique du Sud : la ministre de la Défense privée de trois mois de salaire

 


Une délégation de l'ANC, parti au pouvoir, s'est rendue au Zimbabwe sur un vol militaire sud-africain: Après plusieurs semaines de polémique, le président sud-africain a "réprimandé" sa ministre de la Défense dimanche, la privant de trois mois de salaire.

Retour au 8 septembre: Un groupe de médiateurs du Congrès national africain (ANC) doit rencontrer le lendemain à Harare des responsables du parti au pouvoir au Zimbabwe, la Zanu-PF, pour tenter d'échafauder des solutions à la crise économique profonde que traverse ce pays.  

La délégation est la deuxième à se rendre au Zimbabwe en un mois. Deux jours après cette rencontre, alors que l'information circule dans de nombreux médias, le président sud-africain demande pourquoi les envoyés de l'ANC ont voyagé à bord d'un vol de l'armée de l'Air. 

Cyril Ramaphosa avait lui-même dépêché cette délégation de l'ANC au Zimbabwe. Mais l'utilisation de ressources gouvernementales pour une mission du parti fait désordre. Le président fait savoir qu'il a exigé des explications à sa ministre de la Défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, qui a embarqué la délégation dans son vol. Elle se rendait elle-même à Harare pour discuter d'enjeux régionaux.

Quatre jours plus tard, l'ANC présente des excuses et annonce le remboursement au gouvernement de ces frais de transport.  Dimanche, dans un communiqué, la présidence annonce avoir transmis une "réprimande formelle" à la ministre et la confiscation de trois mois de salaire, de novembre à janvier. Ces sommes seront versées au Fonds de solidarité, mis en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus, précise ce communiqué. 

Le président, qui qualifie la sanction de "sérieuse", affirme que la décision de convoyer la délégation de l'ANC à bord d'un vol gouvernemental est le résultat "d'une erreur de jugement" indigne d'une ministre.  

Le principal parti d'opposition sud-africain, l'Alliance démocratique (AD) a aussitôt réclamé la démission de la ministre, estimant que la réprimande présidentielle était "insuffisante", une "simple tape sur les doigts", et montrait au contraire que le président exige "trop faiblement" des comptes à son gouvernement.

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