Le président ghanéen Kwame Nkrumah reçoit à Accra Mohammed Ali le 23 mai 1964
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Le président ghanéen Kwame Nkrumah reçoit à Accra Mohammed Ali le 23 mai 1964
Au cours du voyage que le boxeur américain effectua sur le continent.
Après une réforme de la Constitution, Nkrumah deviendra le président du Ghana indépendant et le pays devient officiellement une République le 1er juillet 1960. Ardent partisan du panafricanisme et de l’unité du continent, il participe en 1963 à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). La même année, Kwame Nkrumah publie L’Afrique doit s’unir, un ouvrage dans lequel il préconise la création des Etats-Unis d’Afrique. De nombreuses personnalités viennent lui rendre visite au Ghana, comme Martin Luther King ou Mohammed Ali.
« Rédempteur » et autoritaire
Mais l’étoile de Nkrumah commence à pâlir. Celui dont le surnom est « l’Osagyefo » – le « rédempteur » – prend un tournant de plus en plus autoritaire. En 1964, le CPP devient parti unique et Nkrumah, président à vie. Sa politique d’industrialisation, qui passe notamment par la construction du barrage d’Akosombo, se solde par un fort endettement du pays. La corruption est endémique.
La chute des cours du cacao, principale ressource de l’Etat, plonge le Ghana dans la crise au mitan des années 1960. Le mécontentement grandit. Alors qu’il se rend en visite diplomatique en Chine le 21 février 1966, Kwame Nkrumah est renversé à la suite d’un coup d’Etat militaire. Celui qui avait conduit son pays à l’indépendance n’y retournera jamais de son vivant. Il se réfugie alors dans la Guinée de Sekou Touré qui lui offre le statut honorifique de vice-président.
Kwame Nkrumah s’éteint en Roumanie le 27 avril 1972. Sa dépouille est rapatriée de Bucarest dans son village natal, où il repose depuis juillet 1972. En 1992, le président John Rawlings ordonne la construction d’un mausolée, à l’endroit même où, le 6 mars 1957, Kwame Nkrumah prononça son premier discours en tant que premier ministre d’un Ghana indépendant.
Près de cinquante ans après sa mort, l’ancien président demeure une figure populaire dans son pays, mais aussi sur tout le continent. Ses aspérités ont été gommées par les décennies. « Kwame Nkrumah est perçu aujourd’hui comme un dirigeant qui était en avance sur son temps, en poussant, non seulement à l’indépendance du Ghana, mais aussi à la décolonisation et à l’unification de l’Afrique », estime Harcourt Fuller, professeur d’histoire de l’université de Géorgie, aux Etats-Unis, et auteur de Building the Ghanaian Nation-State : Kwame Nkrumah’s Symbolic Nationalism. En 2002, une statue à l’effigie de Kwame Nkrumah a été dévoilée à Addis-Abeba, en Ethiopie, devant le siège de l’Union africaine.
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