Royaume-Uni : Boris Johnson justifie son revirement sur l'accord du "Brexit"
Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a mis en garde le Royaume-Uni contre les conséquences d'un échec des négociations. Boris Johnson défend sa position.
Sous le feu des critiques au sein de son propre parti, le Premier ministre britannique Boris Johnson a défendu samedi son intention de revenir en partie sur l'accord du Brexit face à la "menace" que l'UE instaure un "blocus alimentaire" en Irlande du Nord, jetant de l'huile sur le feu avant de nouvelles négociations à Bruxelles.
La semaine dernière, les discussions avaient déjà été tendues. En cause : un projet de loi présenté par le gouvernement britannique mercredi 9 septembre, contredisant en partie l’accord déjà signé entre l’UE et le Royaume-Uni. Une manœuvre qui viole le droit international, a reconnu Boris Johnson, mais auquel il dit avoir été contraint.
« On nous dit désormais que si nous n'acceptons pas les conditions de l'UE, l'UE utilisera une interprétation extrême du protocole de l'Irlande du Nord pour y imposer une frontière commerciale complète » entre la province et le reste du royaume, a justifié le Premier ministre dans une tribune publiée par le Daily Telegraph, accusant l’Union européenne d’être à l’origine des crispations.
« On nous dit que l'UE n'imposera pas seulement des droits de douane sur les marchandises transitant de la Grande-Bretagne vers l'Irlande du Nord, mais qu'elle pourrait en fait arrêter le transport de produits alimentaires de la Grande-Bretagne vers l'Irlande du Nord », poursuit-il. Des risques qui avait déjà été porté à l'oreille du Premier ministre par plusieurs fonctionnaires britanniques en janvier, selon un rapport publié samedi par le Financial Times.
Les dispositions concernant l’Irlande du Nord ont été prises par l'UE, craignant que le Royaume-Uni post-Brexit puisse abaisser ses propres normes alimentaires, ainsi que les règles sur les aides d'État aux entreprises, tout en ayant accès au marché unique européen via l'Irlande du Nord.
Le texte finalement signé prévoyait que la province britannique reste pendant quatre ans soumise à certaines dispositions européennes, notamment concernant le commerce. Mais avec le controversé projet de loi examiné lundi par les députés britanniques, Londres pourra prendre unilatéralement des décisions commerciales dans cette province, contrairement à ce qui avait été initialement convenu.
À quelques jours de nouvelles négociations, le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a mis en garde le Royaume-Uni contre les conséquences d'un échec des négociations avec l'UE sur un accord commercial après le Brexit. Une situation pas du tout réglementée aurait des « conséquences très significatives pour l'économie britannique », a-t-il estimé à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de l'UE.
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