Marseille: des restaurateurs bravent l'interdiction et restent ouverts

 


À Marseille (Bouches-du-Rhône), alors que le président de la région a demandé à la justice d'annuler la fermeture des bars et restaurants, la colère des professionnels du secteur ne retombe pas.

Au premier jour d'une fermeture totale des restaurants imposée à Marseille pour lutter contre la propagation du Covid-19, c'est peu dire que la température n'en finit pas de grimper dans la deuxième ville de France. Plusieurs dizaines de patrons, de salariés et même de fournisseurs de ces établissements ont en effet encore défilé, ce lundi 28 septembre, allant jusqu'à bloquer un tunnel autoroutier, un péage et un rond-point entre Aix et Marseille, pour crier à l'injustice.

"Je veux juste qu'on me laisse travailler, je ne veux pas qu'on ferme mon établissement. Parce qu'avec mes 30 ou 40 couverts, je ne me sens pas plus responsable du Covid que mes collègues à Lille, Bordeaux ou Paris", tempête ainsi une restauratrice, masque sous le nez et pancarte entre les mains. "On est là parce qu'on est déprimés, on n'en peut plus. On ressort de trois mois de fermeture, qui nous a mis un gros coup, et dès qu'on commence à relever la tête, à se dire qu'on sera dans le négatif mais pas trop loin de zéro, on nous referme", appuie, dépité, l'un de ses confrères dans le cortège.

Un autre ajoute devant le péage bloqué : "On va casquer, on va payer les loyers, les factures  d'électricité... Bref, on va ressortir des ronds alors qu'on n'en a plus ou, au mieux, de moins en moins. Alors de toute manière, mort pour mort, autant aller au combat !" Si la plupart d'entre eux partage ce point de vue, d'autres ont opté pour un autre moyen de protestation : rester ouverts. C'était du moins le cas jusqu'à ce lundi.

Vous gardez les écoles ouvertes, les transports en commun, vous pouvez prendre le train ou l'avion... Comme si le virus ne circulait que dans nos établissements. Ce n'est pas normal ! Rouvrir, c'est notre manière de faire entendre notre colère", justifie l'un de ceux qui ont bravé l'interdiction, et qui a affiché complet ce lundi, jusqu'au comptoir. Il risque, lui comme les autres rebelles, une première amende de 135 euros, pouvant gonfler jusqu'à plusieurs milliers d'euros, voire une fermeture imposée.

Renaud Muselier, le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, a déposé dès dimanche un recours collectif, soutenu par vingt professionnels de la restauration, des représentants du monde économique et des institutions comme le département des Bouches-du-Rhône, la métropole Aix-Marseille-Provence et la ville d'Aix-en-Provence, en référé-liberté "contre les mesures de fermeture totale des bars et restaurants d'Aix et Marseille". En précisant cependant bien qu'il "n'appellerait jamais à la désobéissance civile". 

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