Mort de George Floyd : cinq questions sur Black Lives Matter, mouvement militant antiraciste

Mort de George Floyd : cinq questions sur Black Lives Matter, mouvement militant antiraciste


Fondé aux Etats-Unis par trois femmes en 2013 après le meurtre de l’adolescent noir Trayvon Martin, le mouvement s’est propagé dans le monde, passant des réseaux sociaux à la rue.

Black Lives Matter ». Visible sur des pancartes, ou scandé par les manifestants, le cri de ralliement de la jeunesse américaine antiraciste résonne ces derniers jours dans les différents rassemblements contre les violences policières et le racisme à travers le monde.

La formule a resurgi après l'homicide, le 25 mai aux Etats-Unis, de George Floyd, un homme noir asphyxié par un policier blanc. Que désignent ces trois mots traduisibles par « les vies noires comptent »? Comment cette expression est-elle née? Retour sur l'histoire de Black Lives Matter.

D'où vient ce mouvement ?

Tout commence de l'autre côté de l'Atlantique, quand, en 2013, le vigile George Zimmerman est acquitté du meurtre de Trayvon Martin, un adolescent noir de 17 ans, non armé, qu'il a abattu d'un coup de feu le 26 février 2012.

Le jour du verdict, Alicia Garza, militante des droits homosexuels d'Oakland (Californie), choquée, publie un billet sur Facebook. « Noirs. Je vous aime. Je nous aime. Nos vies comptent, les vies noires comptent », écrit l'Afro-Américaine dans son message.

Patrisse Cullors, également militante, lui répond depuis Los Angeles et ajoute le hashtag #BlackLivesMatter. Les deux femmes contactent alors une autre activiste, la New-Yorkaise d'origine nigériane Opal Tometi, qui créé des comptes Tumblr et Twitter sous ce slogan. Le mouvement est né.

Comment s'est-il propagé ?

Black Lives Matter prend de l'ampleur un an plus tard. A nouveau, un adolescent noir non armé, Michael Brown, est mort sous les balles de la police. Le drame se produit au mois d'août 2014 à Ferguson, dans le Missouri. Le mouvement militant passe alors des réseaux sociaux à la rue et s'incarne dans des manifestations.

Le 24 novembre, un jury américain décide de ne pas poursuivre le policer impliqué dans la mort du jeune Michael Brown. Dix jours plus tard, un choix similaire est annoncé dans l'affaire Eric Garner, un homme noir de 44 ans également non armé, mort après avoir subi un plaquage ventral par la police de New York le 17 juillet 2014.

Des manifestations, émaillées d'émeutes, se multiplient. Le hashtag #BlackLivesMatter inonde Twitter et est même repris par des célébrités comme Kanye West. « I can't breath », cette phrase qu'Eric Garner a répété lors de son arrestation, est aussi scandée dans les rassemblements. Six ans plus tard, George Floyd prononcera les mêmes mots lors de son interpellation mortelle.

En mars 2016, à l'occasion de son 10e anniversaire, Twitter publie une liste des hashtags les plus utilisés liés aux causes sociales. #BlackLivesMatter est troisième, avec 12 millions de tweets. En juillet 2016, le président des Etats-Unis Barack Obama reçoit des membres du mouvement militant, dans un contexte de tensions raciales après la mort d'un Afro-Américain de 43 ans, abattu par la police.

Comment fonctionne-t-il ?

Black Lives Matter n'a ni chef, ni hiérarchie, ni représentation politique. Il est décentralisé en plusieurs unités locales, présentes dans différents Etats américains mais aussi au Canada. Il s'appuie majoritairement sur les réseaux sociaux pour mobiliser les centaines de milliers de personnes qui suivent ses pages Facebook et Twitter.

Les militants organisent des manifestations, des occupations, ou encore des actes de désobéissance civile comme les die-in, une variante du sit-in où les protestataires s'allongent au sol pour simuler la mort.

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