Vincent Cochetel (HCR) : « 70% des migrants qui prennent la mer depuis la Libye n’ont pas vocation à demander l’asile en Europe »


Absence de navires humanitaires en mer, situation au large de Malte, augmentation des départs des Algériens, conditions de vie des migrants en Libye… Vincent Cochetel, le représentant du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) pour la Méditerranée centrale répond aux questions d’InfoMigrants.

Malte a besoin d’un mécanisme de solidarité prévisible dans l’accueil des migrants secourus et ne pas avoir à gérer au cas par cas. C’est une demande légitime. Mais il faut également limiter un tel dispositif car on voit bien que le système d’évacuation des migrants, notamment en Grèce, crée un appel d’air.

Seules 30% des personnes qui prennent la mer depuis la Libye ont un besoin de protection. Cela veut donc dire que 70% n’ont pas vocation à demander l’asile en Europe. Un mécanisme de retour juste et équitable doit aussi être mis en place. Car sinon c’est tout le système d’asile qui sera remis en question par les États européens et leurs peuples.

L’absence de navires humanitaires nous inquiète car les ONG jouent un rôle important dans le sauvetage et la prévention. Elles sont aussi les témoins de ce qu’il se passe en mer.

On a souvent entendu en Europe que les ONG de secours en mer étaient complices des trafiquants car elles incitaient les migrants à quitter la Libye. Mais on voit bien en ce moment que, malgré l’absence de navires humanitaires, les départs depuis la Libye continuent.

Si les États européens ne veulent pas assumer la responsabilité du sauvetage en mer, qu’ils laissent la place aux acteurs de la société civile.

Est-ce que si un bâtiment est en flammes en Europe, on imaginerait ne pas appeler les pompiers ? C’est la même chose en mer. 

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