Europe centrale: tensions entre la Hongrie et la Commission européenne
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, la Commissaire européenne chargée de l’État de droit, Věra Jourová, a accusé le Premier ministre hongrois de construire dans son pays « une démocratie malade ». Viktor Orbán a écrit à la présidente de la Commission européenne pour l’informer qu’il rompait les contacts avec Věra Jourová et pour demander sa démission.
C’est une nouvelle flambée oratoire dans un feuilleton déjà long : peine de mort, universités, droit d’asile, la Hongrie a multiplié les déclarations qui l’ont mise en porte-à-faux avec la Commission européenne. Mais ce nouvel épisode survient à un moment où la Hongrie va se retrouver de nouveau sous un éclairage peu flatteur…
Démocratie, lutte contre la corruption et liberté des médias, la Commission européenne doit rendre ce mercredi pour la première fois un rapport complet sur l’État de droit pour chacun des 27 pays membres de l’Union.
Le chapitre qui concerne l’Europe centrale promet d’être assez indigeste pour la Pologne et la Hongrie. Věra Jourová, la Commissaire européenne chargée de l’État de droit, l’a laissé entendre très clairement dans l’entrevue qui a provoqué la colère de Viktor Orbán, par exemple en ce qui concerne la liberté de la presse.
Allumer un contre-feu
Ce n’est pas uniquement pour le principe que le Premier ministre hongrois demande la démission de Věra Jourová, qui est aussi une vice-présidente de la Commission, mais aussi pour allumer un contre-feu. La publication du rapport de la Commission a été avancée d’au moins une semaine et ceci survient à un moment où deux pays d’Europe centrale tentent simultanément de contrecarrer la mise en place du budget issu de l’accord européen de juillet. La Pologne et la Hongrie désirent torpiller l’idée de conditionner les versements de fonds européens au respect de l’État de droit.
Pour ce faire, ils engagent le bras de fer avec les autres capitales en menaçant de bloquer l’ensemble du budget. Ils ont par ailleurs été jusqu’à annoncer la création d’un institut pour montrer « la répression idéologique libérale » de l’Union européenne.
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