Kwame Nkrumah, le héraut ghanéen du panafricanisme qui anticipa l’été 1960
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Kwame Nkrumah, le héraut ghanéen du panafricanisme qui anticipa l’été 1960
L’été des indépendances (7). Le dirigeant a milité sans relâche pour l’indépendance de son pays, dont il est devenu le premier président, avant de verser dans l’autoritarisme.
Nuit du 5 au 6 mars 1957. Accra, la capitale de la Gold Coast, est en ébullition. La Cour suprême du pays est exceptionnellement illuminée.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont réunies au Old Polo Grounds, tout près de l’océan Atlantique, pour écouter l’homme qui monte à la tribune. « Le Ghana, votre pays adoré, est libre pour toujours », lance Kwame Nkrumah, ajoutant que cette « indépendance n’a pas de sens à moins de la lier avec la libération complète de l’Afrique ». A minuit, les couleurs de l’Union Jack sont descendues et remplacées par un drapeau comportant trois bandes horizontales, rouge, jaune et verte, frappées d’une étoile noire au centre.
La colonie britannique est renommée Ghana et devient l’un des tout premiers pays d’Afrique subsaharienne – après le Soudan, en 1956 – à recouvrer son indépendance. A 47 ans, Kwame Nkrumah, déjà premier ministre du pays, mais sous la tutelle du gouverneur britannique Charles Arden-Clarke, devient le leader d’un pays souverain. « Il faut prendre conscience dorénavant que nous ne sommes plus un peuple colonisé », poursuit-il dans son discours.
« L’Afrique doit s’unir »
Cette nuit est un accomplissement pour le militant de toujours. Originaire d’un petit village du sud-ouest du pays, Kwame Nkrumah, né en 1909, se destinait initialement à la prêtrise avant de se tourner vers l’enseignement. Son intérêt croissant pour la politique le conduit à poursuivre son cursus universitaire aux Etats-Unis. Durant ses années de formation, il s’imprègne des écrits de Marx, Lénine et Gandhi, mais également du Jamaïcain Marcus Garvey, figure du mouvement « Back to Africa », qui milite pour le retour sur le continent des Afro-Américains. Le jeune Nkrumah rencontre aussi des figures du mouvement panafricain, comme George Padmore ou W.E.B. Du Bois. Son engagement le conduit à devenir président de l’Association des étudiants africains et à se rendre en Angleterre en 1945 où il organise, à Manchester, en octobre, le cinquième Congrès panafricain, qui prône le droit à l’autodétermination des peuples colonisés.
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