« J’irai l’année prochaine » : les impossibles vacances « au pays » de la diaspora africaine de France
« J’irai l’année prochaine » : les impossibles vacances « au pays » de la diaspora africaine de France
Liaisons aériennes suspendues, frontières fermées, quatorzaine : la pandémie de coronavirus a ajourné les retrouvailles avec les proches sur le continent.
Il s’était promis de retourner fin juillet à Kayes se recueillir pour la première fois sur la tombe de son père. « Il est mort quelques mois après mon arrivée à Paris. Je ne suis pas retourné au Mali depuis que j’étudie en France. Ça va faire trois ans en septembre », confie Bréhima Sidibé. Ce jeune homme de 24 ans, étudiant en master sciences du langage à l’université Cergy-Paris, aurait dû acheter ses billets d’avion en mars « mais ça coïncidait avec le début de la pandémie de coronavirus et du confinement, dit-il de sa douce voix. Du coup, j’ai renoncé à mes projets pour cet été. Pas de vacances. Je travaille en intérim. Le Covid-19 a eu raison de moi. » Aurait-il pu y aller malgré tout ? Pas si sûr…
Car le Mali a fermé ses frontières depuis le 18 mars et suspendu les lignes aériennes commerciales en provenance des pays touchés par l’épidémie. Seuls des vols pour le rapatriement des Maliens bloqués à l’extérieur (Europe, Canada, Inde) sont programmés − depuis Paris uniquement − jusqu’à la fin du mois de juillet au prix de 773 euros.
Quoi qu’il en soit, l’actuelle crise sanitaire mondiale a obligé une partie de la diaspora africaine installée en France à renoncer, la mort dans l’âme, à passer ses habituelles vacances d’été « au pays ». Même si certains territoires tels que le Sénégal ou le Maroc commencent à ouvrir leurs frontières − généralement aux seuls ressortissants ou aux étrangers titulaires d’un titre de séjour −, cette diaspora raconte sa profonde « déchirure » de ne pas fouler à nouveau la terre natale tout en exprimant, également, quelques « peurs ».
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